Strongles Gastro-intestinaux Chez Les Bovins Laitiers

hace 2 semanas


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Des enquêtes récentes indiquent que plus de 70% des éleveurs de bovins ont recours aux anthelmintiques de façon systématique et collective au printemps chez les génisses de première saison de pâture. Cette pratique peut entraîner une forte pression de sélection sur les parasites et l’apparition de **résistances aux anthelminthiques** y compris parmi les molécules les plus récentes et les plus rémanentes. D’autres part, les molécules anthelminthiques sont **écotoxiques** avec des effets sur les insectes coprophages mais aussi les plantes (altération de la croissance et de la germination, effet sur le matériel génétique). Tout aussi grave, un usage déraisonné des anthelminthiques constitue une entrave au **développement de l’immunité** **naturelle** chez les jeunes bovins.

Cependant chez les génisses, le recours aux anthelminthiques peut se concevoir en attendant l’acquisition de l’immunité. Les traitements indispensables devront autant que possible s’accompagner de **mesures agronomiques**.

**La conduite au pâturage : un levier efficace pour maîtriser le niveau d’infestation des parcelles**:
Des mesures agronomiques généralement peu coûteuses permettent de ralentir la succession des cycles parasitaires en période de pâturage et ainsi limiter la charge en larves infestantes des parcelles.

Trois grandes catégories de mesures sont proposées, éventuellement en les combinant entre elles:

- La **stratégie préventive** consiste à placer les jeunes bovins sensibles sur les parcelles les plus saines possibles. Citons l’exemple des parcelles n’ayant pas vu de bovins depuis 6-12 mois ou ayant été labourées puis semées. Les repousses d’ensilage et de foin présentent également une réduction du risque suite à l’exposition des larves au soleil et à la dessication. De la même façon, un repos prolongé des prairies durant un été chaud et sec (au moins 2-3 mois) élimine une partie des larves de strongles disséminées sur le sol au-delà des bouses. Dans le cadre du déprimage, les bovins adultes jouent un rôle assainissant des prairies. Cette dernière pratique est toutefois à éviter si le troupeau possède un historique de bronchite vermineuse
- La **stratégie d’évitement** repose sur le concept de changement de parcelles, les bovins quittant une parcelle infestée pour une parcelle saine, non encore pâturée ou qui aura été auparavant pâturée par des adultes immunisés. Le pâturage tournant, une rotation sur plusieurs parcelles (au moins 3-4 parcelles) ou une succession de parcelles sont d’autres exemples de la stratégie d’évitement.
- La **stratégie de dilution** consiste enfin à réduire l’intensité des infestations. On y trouve des mesures comme un chargement instantané à l’hectare faible
5-6 cm) (80 % des larves infestantes se trouvent dans les premiers centimètres or un surpâturage multiplie par 4 l’infestation), un pâturage mixte ou alterné avec d’autres espèces herbivores (ovins, équins) ou encore une alternance avec des bovins adultes. Enfin, la complémentation au pré réduit la part d’herbe et donc l’ingestion des larves de parasites.

Rappelons-nous que la situation la plus à risque pour des génisses de première saison de pâture est celle d’un pâturage continu sur une parcelle unique, réservée chaque année aux jeunes bovins avec des conditions météorologiques chaudes et humides. Dans cette situation, la succession des cycles parasitaires est responsable d’une augmentation rapide des larves infestantes sur la parcelle (un cycle toutes les 3 semaines environ).

Les mesures agronomiques restent pertinentes même dans les troupeaux pratiquant un pâturage limité.

**Acquisition d’une immunité naturelle : Favoriser les bons contacts **:
Grâce à une exposition modérée aux strongles gastro-intestinaux, les jeunes bovins vont entamer, dès la première saison de pâture, un processus d’immunisation « naturelle ». La protection sera acquise dès lors que les génisses auront cumulé plus de **8 mois de contact**avec les larves infestantes sur 2 années successives à la pâture. Le blocage des larves infestantes intervient donc généralement au cours de la deuxième saison de pâture et idéalement avant le premier vêlage. Seuls une sécheresse estivale marquée et des vermifuges rémanents parfois même répétés sont susceptibles de retarder l’acquisition de l’immunité.

Une fois acquise, l’immunité minimise le taux d’installation des strongles (chance pour une larve de devenir un ver adulte
8 mois), le traitement systématique n’est donc pas nécessaire.

Dans un contexte d’immunité acquise au cours des 2 premières années de pâture, le traitement des primipares ne doit pas être automatique mais conditionné à des critères précis comme le niveau de production attendu et l’état général (amaigrissement, diarrhée, poil piqué). Une primipare parfaitement immunisée ne montrera aucune réponse productive significative après un quelconque traitement. A l’inverse, une production défaillante chez une primipare insuffisamment immunisée (moins de 8 mois de c